24 octobre 2011

L'autre face du Pérou ...



Comme tous les pays en développement, le Pérou ne manque pas à la règle d'une société à deux vitesses.
Et c'est valable pour les touristes avec d'un côté le bling-bling des beaux hôtels à prix occidentaux et de l'autre les backpackers que nous sommes qui découvrent aussi bien les belles places des centres villes que les abords pas aussi glamours...


On était étonné d'apprendre de ce fait que le Pérou est le premier pays au monde en terme de production d'argent, le deuxième pour le cuivre, le troisième pour le zinc et l'étain ainsi que le cinquième pour l'or. Rien que ça !


Le PIB  par habitant s'éléve à 8 600 US$ ce qui place le Pérou dans la moyenne mondiale. La dette publique ne pèse toutefois pas sur l'économie car elle ne représente que le quart du PIB national contre 82% en France en 2010 ... Tout cela place le Pérou à la tête des pays les plus dynamiques de l'Amérique du Sud mais malheureusement ces bons chiffres ne profitent guère aux plus démunis : environ 44% de la population vit en-dessous du seuil de pauvreté !


Tous ces chiffres nous ont été confirmé par les locaux lors de nos différents rencontres et ce à la virgule près, vous vous en doutez :).  Alvion, le jeune qui travaillait dans notre pension familiale à Cuzco, a dû quitter sa communauté d'un village proche de Cuzco pour venir travailler à la ville en espérant trouver mieux. C'est ce qui se passe avec  beaucoup de gens et crée des "bidonvilles" et au final la plupart du temps ils ne réussissent pas à améliorer leur condition de vie bien au contraire. Alvion a travaillé au début dans un restaurant avec des horaires prolongées jusqu'à 12 h par jour du lundi à samedi ... pour un salaire de 500 soles = 200€ . Malgré l'existence d'un salaire minimum dans le privé, aucun employeur ne respecte les régles en vigueur et en cas de contrôle la pratique du "bakchich" est courante ... Ils nous dit "qu'il y a de l'argent au Pérou mais il ne va pas pour les pauvres et profite aux riches."


Effectivement nous avons remarqué cela lors de nos treks ou balades dans les villages montagneux; des maisons en terre ("adobe" en espagnol) au sommet de la montagne donc très peu accessibles sauf en mule ... parfois au milieu de la fôret tropicale dans un terrain propice à la production mais dont les" fruits" sont difficiles à vendre... En tout cas il s'agit des populations les plus défavorisées que par l'éloignement géographique sont oubliées par les autorités ... pas d'accès aux soins, faible accès à l'éducation comme nous l'a confirmé notre guide pour le trek du Machu Picchu. Curieusement l'espérance de vie dans les campagnes et montagnes est de 10 ans supérieure à celles des citadins, ce qui s'explique pour les péruviens par l'absence de pollution, une meilleures alimentation et hygiène de vie (selon le guide du musée Inca de Cuzco).


Autre chose qui nous a marqué : le travail des enfants ! Dès qu'on arrive dans les villages on est accueillis au début par les enfants qui essaye de nous "recommander" un bon hôtel (on a compris très vite qu'ils prenaient une commisision "sur la vente"), ou dans les villes où ils sont encore dans la rue à des heures tardives espérant vendre des petits souvenirs aux touristes !! Idem pour les femmes, elles tournent toute la journée dans les rues principales des villes habillées avec des tenues traditionnelles en portant ... leurs bébés à dos, ben oui cela fait des jolies photos pour les touristes et permet de vendre des tissus colorés ...


Le tourisme reste une activité qui prend de plus en plus d'ampleur au Pérou, c'est vrai que ce pays avec l'histoire qu'il a est une vrai mine d'or. Les investisseurs étrangers ont bien compris cela ... Orient Express a le monopole de tous les petits commerces au pied de Machu Picchu et exploite l'unique train qui existe et est donc incountournable pour tous les touristes. En discuttant avec les péruviens nous avons appris qu'une bonne partie des mines sont aussi exploitées par les étrangers avec des conditions d'exploitation assez intéressantes pour eux, ou bien des hôtels aux mains d'autres investisseurs étrangers qui ne paient pas d'impôts car ils sont étrangers ! Ces contrats devaient être remis en cause par l'actuel président Ollanta, mais depuis qu'il est président depuis un an il y a assez peu de visibilité dessus, ce qui se comprend avec une seule année de mandat, voyons dans un an ce que cela donnera...


Les meilleurs moments on les passe avec les locaux et les touristes péruviens en découvrant un peu mieux leur pays et leur culture. Et le fait de rencontrer des touristes péruviens montre aussi que le pays se développe et que les péruviens ont conscience de la richesse de leur pays. D'ailleurs, selon eux, cette prise de conscience est très récente. Nous pouvons même ajouter qu'elle ne touche pas tout le monde puisque ces touristes que nous avons rencontrés sont les notables de la ville : avocat, notaire...


Malgré tout ce pays est fascinant et nous sommes sûrs que le meilleur est à venir: Viva el Pérou ! 



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